Fort nombreuses autrefois, elles disparaissent à l’occasion des grands travaux ou parce qu’elles ne font plus l’objet d’entretiens réguliers. Ces éléments du patrimoine religieux sont bien oubliés aujourd’hui. Pourtant, placées au bord ou à la croisée des chemins, elles étaient, à l’époque où la religion tenait une si grande place dans le cœur des peuples, signe d’espérance en même temps que signes que la vie était fragile et du prix à donner à celle-ci. La Commune du Chateau d’Oléron en conserve seulement trois, alors qu’au XVII° siècle, elles étaient bien plus nombreuses, notamment dans le vieux bourg médiéval en partie rasé en 1689. Subsistent à ce jour celles d’Ors, de Grésillon et la Gaconnière.

La croix d’Ors, légèrement déplacée au centre du carrefour, avait été édifiée sur deux parcelles acquises par Pierre Luguet, au nom et en tant que Président de la Fabrique de l’église. Une croix de fer a remplacé l’ancienne croix de pierre qui provenait du cimetière paroissial, laquelle avait été érigée le 3 février 1724 par Messire. Jean Boudault, Curé. Cette croix a disparu lors du déplacement du calvaire

La croix de Grésillon a été érigée le 8 mars 1875 sur une parcelle acquise le 26 avril 1874 par Pierre Emmanuel Nel, mandataire de la Fabrique de l’église du Chateau. On la doit au curé Jean-Baptiste Jullion qui la fait ériger le jour de Pâques 8 mars 1875, Grand Jubilé, comme on peut le lire avec difficulté sur la pierre. La grande croix de fer ornée en fait le plus beau de ces monuments encore debout.

La croix de la Gaconnière a été érigée et bénite le 19 septembre 1858 par le curé Jossier assisté de Mr. Brousset, missionnaire. Elle se situait alors à l’embranchement de la route qui mène à Gibou. Elle a du être déplacée un peu plus tard comme le laisse penser un plan de bornage effectué le 21 février 1883 par Julien Ambroise Gauthier, garde champêtre et mandataire de la Fabrique . La croix de pierre à son sommet, sans doute endommagée, a été replacée en juin 2006. Des travaux de voirie ont malheureusement comblé le socle, devenu invisible, conférant à cette croix de chemin un aspect désolant d’autant qu’elle reste trop longtemps envahie par les herbes. Toutes ces croix et leur terrain d’assiette sont à la charge de la Commune en vertu des dispositions de la loi de 1905.

Ces précieux éléments ont été réunis par Michel Garnier en 2020.